Un angle d’apprentissage intéressant est d’aborder le skate comme un jeu vidéo où vous êtes le personnage principal. Au début, vous n’avez pas d’armes (trick) ou de pouvoir ( grind) et vous ne pouvez pas vous attaquer à de gros monstres (gap, marche, rail…). Plus vous allez avancer dans la quête, plus vous allez débloquer des compétences et également améliorer vos armes de base en utilisant des variantes.
Lorsque l’on débute en skate, à part rouler et tourner, on ne sait pas faire grand chose d’autre. Une fois que vous aurez débloqué l’arme de base qui est le ollie, vous serez capable d’avancer plus loin dans votre quête et ainsi, trouver des armes encore meilleures sur votre chemin.
Le ollie
Une fois familiarisé avec le skate, c’est-à-dire vous êtes capable de rouler sans tomber et de tourner, il est temps de rentrer dans le vif du sujet. Le ollie est la base de tous les tricks en skate, il est donc impératif de savoir le faire.
Le but de la manœuvre est de claquer le pied arrière au sol tout en grattant avec le pied avant au bon moment pour faire prendre de la hauteur à la board et la ramener à plat en l’air.
Ce mouvement demande une bonne coordination qui peut faire défaut au début, et c’est normal. Il faudra essayer encore et encore pour petit à petit comprendre le mouvement du ollie qui est LE rouage principal de tous les tricks.
Pour vous aider à progresser plus vite, je vais vous donner les quelques défauts que je vois chez les apprentis skateurs. Tout d’abord la position des pieds. Le pied arrière est positionné sur le tail (l’arrière de la planche) et le pied avant doit être positionné juste avant les vis.
Ensuite le mouvement. L’astuce c’est d’appuyer sur le tail et une fraction de seconde après de s’élever au-dessus de la planche. Votre corps doit aller vers le haut et non pas rester à la même hauteur que lors de la position initiale. Une fois que vous arriverez bien à appuyer sur le tail et à vous élever au-dessus de la board, il vous reste plus qu’à gratter avec le pied avant.
N’hésitez pas à demander aux autres skateurs des conseils sur votre ollie. Ils verront tout de suite les petits détails à corriger qui vont vous faire progresser à vitesse grand V (j’en parle plus en détail dans cet article le regard des autres version skate). Si vous n’osez pas demander car vous êtes timide, posez-vous la question sur les risques encourus: est-ce que je risque de recevoir des tomates pourries? Est-ce que vous risquez de perdre la parole à jamais? Si vous avez répondu non à ces deux questions, vous savez ce qu’il vous reste à faire. Vous ne risquez pas grand chose à part peut-être que le type en face de vous ne vous comprenne pas car il ne parle pas français.
Le frontside 180°
Une des variantes faciles à apprendre de la première arme est d’ajouter un 180° en plus du ollie.
Petit aparté sur les termes frontside/backside. Frontside(devant)-backside(derrière). Imaginez que vous roulez en direction d’un mur. Vous êtes en frontside si vous voyez le mur lorsque vous faites le 180°. Vous êtes en backside si vous ne voyez plus le mur loRsque que vous faites le 180°.
Pour réaliser le frontside 180°, au moment où vous poppez le ollie, tournez les épaules dans votre dos (vers la droite pour les goofy, vers la gauche pour les regular) et le bas du corps doit lui aussi suivre le mouvement. Ce trick est plus facile à faire sur une pente légèrement inclinée.
Il se peut que vos talons touchent le sol. Pour corriger ça, essayez de rester le plus droit possible quand vous tournez les épaules. Si vous vous pensez un peu trop en arrière, vous allez de nouveau atterrir sur les talons.
Le pop shove-it
Au moment de popper, il faut donner une direction à la board pour qu’elle parte devant vous, puis ensuite levez les pieds pour la laisser tourner.
Pour vous faire une idée du mouvement que doit faire le pied arrière, c’est comme si vous êtes à côté d’un tapis de course en marche et que vous posiez juste un pied: il va partir plus ou moins vite vers l’arrière en fonction de la vitesse du tapis. Pour le pop shove-it, c’est pareil. Plus vous ferez partir vite votre pied arrière, plus la planche va tourner rapidement.
Si vous n’arrivez pas à mettre le deuxième pied ou que vos talons touchent le sol, essayez de vous projeter plus vers l’avant lorsque vous poppez.
Le kickflip
A l’époque, c’était le trick que je trouvais incroyable quand je voyais quelqu’un le faire. C’est pas pour rien qu’à la base celui-ci s’appelait le « magic flip”. Quand Rodney Mullen l’a inventé, toute l’industrie du skate était ébahie. Il faut se rappeler qu’à l’époque c’était les compétitions de freestyle qui étaient très en vogue. Personne ne faisait encore de trick consistant à faire tourner la planche dans tous les sens juste en claquant le tail. Même si de nos jours c’est devenu un trick banal, il reste quand même une étape hyper importante dans la vie d’un skateur. Je me rappelle encore parfaitement de l’endroit où j’ai fait mon premier kickflip.
Pour faire ce trick, c’est le même mouvement que le ollie sauf que votre pied sort à l’extérieur de la planche. Au niveau du placement des pieds, regardez la photo ci-dessous.
Au début, vous allez sûrement faire des essais où la planche ne va pas tourner assez. c’est parce que vous grattez vers le bas et non pas devant vous. Une fois que vous aurez résussi à la faire tourner sur elle-même, vous allez à chaque fois poser un pied sur la planche et l’autre par terre. C’est parce que votre corps ne se trouve pas au-dessus de la planche au moment de gratter le kickflip. Votre corps reste en arrière donc instinctivement pour vous posez le pied. Projetez-vous vers votre pied avant au moment de popper.
Frontside pop shove-it (ou front shove)
Ce trick requiert un placement des pieds un peu chelou. Il faut faire dépasser le pied avant et mettre le pied arrière dans le coin inférieur du tail.
Cette position des pieds exagérée gardera la board à plat. Le principal souci avec ce trick, c’est l’impression que la board reste collée au pied avant. Pour régler ce détail, il faut bien lever les pieds et s’élever au-dessus de la board (et oui encore une fois, s’élever au-dessus de la board corrige un paquet de problèmes). Chez certaines personnes, ce trick est plus simple à faire en switch. si vous galérez trop en normal, pourquoi ne pas essayer en switch?
LE MOT DE LA FIN
Maîtriser ces cinq tricks de base va vous donner de solides fondations pour la suite. Les premières figures sont les plus compliquées à faire car il faut comprendre toute la mécanique derrière: le pop, le placement des pieds et la position du corps. J’ai insisté à plusieurs reprises sur la position du corps car c’est le facteur qui fera que vous arriverez à mettre les deux pieds sur la planche au moment de la replaque.
La prochaine partie sera axée sur des tricks de niveau intermédiaire qui demande déjà une bonne maîtrise des figures de base.
Sur ce, bon trickotage!
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